Quelle licence utiliser pour le logiciel libre ?
Source : www.gnu.org
Le Copyleft est un cadre permettant de faire d’un programme un logiciel libre et d’exiger que les versions modifiées ou étendues deviennent elles aussi des logiciels libres.
Le projet GNU a principalement deux licences utilisables pour les bibliothèques. L’une est la GNU Library GPL ; l’autre est la GNU GPL ordinaire. Le choix de la licence a un gros impact :
– utiliser la Library GPL permet l’utilisation de la bibliothèque dans des programmes propriétaires ;
– utiliser la GPL ordinaire pour une bibliothèque la rend disponible uniquement pour les programmes libres.
Le moyen le plus simple pour faire d’un programme un logiciel libre est de le placer dans le domaine public, sans aucune licence de droit de copie. Une telle publication permet effectivement aux personnes bien intentionnées de s’échanger le programme ainsi que d’éventuelles améliorations. Malheureusement elle permet aussi à des personnes à l’esprit peu coopératif de transformer le programme en logiciel propriétaire. Ces personnes peuvent écrire des modifications, puis le distribuer en tant que produit propriétaire. Les gens qui reçoivent le logiciel sous sa forme modifiée ne disposent plus des libertés que l’auteur leur avait données à l’origine : un intermédiaire s’est interposé et les a supprimées.
Le logiciel libre contribue au savoir humain, au contraire des logiciels non libres. Les universités devraient donc encourager le logiciel libre dans l’intérêt de l’avancée de la connaissance humaine, de la même manière qu’elles devraient encourager les scientifiques et les étudiants à publier leurs travaux.
Hélas, bien des directeurs d’universités ont une attitude possessive envers le logiciel ; ils considèrent les programmes comme autant d’opportunités de revenus, et non comme une chance de participer à la connaissance humaine. Les développeurs de logiciels libres ont dû faire face à cette tendance depuis presque 20 ans.
Copyleft ou pas ? C’est l’une des controverses majeures dans la communauté du logiciel libre. L’idée du copyleft est que nous devrions combattre le feu par le feu ; que nous devrions utiliser le copyright pour être sûr que notre code reste libre. La GPL GNU est un exemple de licence copyleft.
Certains développeurs de logiciel libre préfèrent une distribution sans copyleft. Les licences sans copyleft telles que les licences XFree86 et BSD sont fondées sur l’idée de ne jamais dire non à qui que ce soit ; pas même à quelqu’un qui cherche à utiliser votre travail comme base pour restreindre d’autres personnes. Le mode de licence sans copyleft ne fait rien de mal, mais il manque l’opportunité de protéger activement la liberté de changer ou de redistribuer le logiciel.
La Netscape Public License, ou NPL, telle qu’elle a été finalement conçue en 1998, est une licence libre ; mais elle a trois défauts majeurs :
– Le premier défaut est la diffusion d’une mauvaise philosophie,
– le deuxième est de placer la communauté du logiciel libre en position de faiblesse,
et le troisième crée un problème pratique majeur au sein de la communauté du logiciel libre.
Deux de ces défauts s’appliquent également à la Mozilla Public License. À cause de ces défauts, nous vous pressons de ne pas utiliser la NPL ou la MPL pour votre logiciel libre.
La Free Software Foundation (FSF)considère maintenant la Apple Public Source License (APSL) comme une licence de logiciel libre avec deux problèmes pratiques majeurs, qui rappellent la NPL :
– Ce n’est pas un vrai copyleft, parce qu’elle autorise des liens avec d’autres fichiers qui peuvent être entièrement propriétaires.
– Elle est incompatible avec la GPL.
Les deux catégories principales de licences libres sont les licences copyleftées et les licences non copyleftées. Les licences copyleftées comme la GNU GPL insistent sur le fait que les versions modifiées d’un programme doivent aussi être des logiciels libres. Les licences non copyleftées n’insistent pas sur ce point.
Il y a différents licences libres non copyleftées, dont la licence X10, la licence X11, la licence FreeBSD et les deux licences BSD (Berkeley System Distribution). La plupart de ces licences non copyleftées sont équivalentes à part sur des détails de formulation, mais la licence utilisée par BSD jusqu’ en 1999 avait un problème spécial : « l’odieuse clause de publicité BSD », qui conduisait à une sorte d’embouteillage pour promouvoir le logiciel libre. La clause demandait que chaque publicité mentionnant le logiciel devait inclure une citation particulière.
Un projet nommé UDI (Uniform Driver Interface) vise à définir une interface normalisée entre les noyaux des systèmes d’exploitation et les pilotes de périphériques. Que devrait faire la communauté du libre de cette idée ?
Le projet UDI serait vraiment une bonne idée à condition, d’une part, qu’il soit techniquement réalisable, et d’autre part que suffisamment de développeurs de systèmes d’exploitation coopèrent sur un pied d’égalité avec les fabriquants de matériel informatique. Cela permettrait de ne développer qu’un pilote pour chaque périphérique. Ce serait profitable à tous et un plus haut niveau de coopération serait alors possible.
Malheureusement, le monde actuel de l’informatique contient à la fois des développeurs de logiciels libres et des développeurs de logiciels propriétaires. Les uns coopèrent avec une communauté et les autres cherchent à la dominer.